Journée mondiale de l’autisme : à Poitiers, une maman témoigne

Diffusé le 2 avril 2017 sur France Bleu

Depuis presque 15 ans et la naissance de sa fille, Samira se bat tous les jours. Dès les premiers mois elle remarque que Lutèce est différente des autres enfants. “Elle fuyait mon regard”, se souvient-elle. “Au supermarché, elle semblait torturer”. Son premier combat c’est la pose d’un diagnostic. De pédiatres en psychiatres elle cherche à savoir.

C’est rien, seulement un trouble du comportement, ne vous inquiétez pas, m’a dit le médecin.

C’est trois ans plus tard, au moment de l’entrée à l’école qu’elle découvre tout presque par hasard. “C’est la directrice de l’école qui m’a téléphoné énervée. Comment avez-vous pu me cacher que votre fille est autiste ? L’autisme, je ne savais même pas ce que c’était. Je croyais que c’était un problème avec les oreilles”. La petite fille est pourtant suivi à l’hôpital Laborit à Poitiers. Pour sa mère c’est un choc. Elle prend un rendez-vous avec le psychiatre qui dédramatise la situation. “C’est rien, seulement un trouble du comportement, ne vous inquiétez pas”.

J’allais à la médiathèque pour me renseigner. On apprend sur le tas. on fait tout éducateur, infirmière, professeur.

Sauf que toute la vie de Samira bascule. Son enfant, autiste, est refusé à l’école. Le reste du temps Lutèce doit le passer à la maison. “Le diagnostic tombe, mais il n’y a presque aucune prise en charge. C’était impossible pour moi de reprendre un travail”. Avec deux autres enfants, Samira s’occupe à plein de temps de sa fille, complètement livrée à elle-même. “J’allais à la médiathèque pour me renseigner sur l’autisme. On apprend sur le tas. On fait tout éducateur, infirmière, professeur.” il faut gérer les crises de sa fille qui est d’abord dangereuse pour elle-même. “Elle cassait tout dans la maison, faisait des nuits blanches, elle s’est même jetée par le balcon”.

Sans travail, très vite les difficultés deviennent aussi financières.

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