Arnaud Beltrame : « La patrie d’abord, la famille après », un brillant officier devenu héros national

Copyright – AFP

Publié le 28 mars 2018

Par son sacrifice, lors des attaques terroristes dans l’Aude, Arnaud Beltrame, s’est hissé au rang de héros national. Ce mercredi, un hommage aux Invalides est rendu à celui qui faisait de son métier un sacerdoce, prêt à donner sa vie pour les autres.

Le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame est devenu en quelques heures un héros national. Vendredi 23 mars, ce brillant officier, âgé de 44 ans, n’a pas hésité à prendre la place d’une employée du Super U de Trèbes, prise en otage par Radouane Lakdim. Blessé à la gorge par l’assaillant, il succombera à ses blessures quelques heures plus tard. Un acte de bravoure et un sens du sacrifice qui lui vaut mercredi 28 mars un hommage national aux Invalides, où il sera promu au rang de colonel à titre posthume.

« Sa vocation première, c’était d’être le bouclier de la nation. C’était le gendarme, le militaire dans son sens le plus noble », le décrit son frère Damien Beltrame, dans une interview à TF1.

Un gendarme « tombé en héros »

Vendredi 23 mars, le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, numéro 3 du groupement de gendarmerie de l’Aude est en service, quand il apprend qu’une prise d’otage est en cours dans un supermarché à Trèbes. Un peu plus tôt, vers 10 h 40, Radouane Lakdim est entré dans le Super U de la commune de 5 000 habitants, aux cris de « Allah Akbar » avant de tirer mortellement sur un employé et un client du supermarché.

Vingt minutes plus tard, vers 11 h, Arnaud Beltrame se rend sur place avec ses collègues. Les gendarmes et le GIGN bouclent le quartier autour du supermarché tandis que les enfants sont confinés dans leur école.

Ils parviennent à entrer dans la salle des caméras et voient l’assaillant positionner à l’entrée du magasin, au niveau des caisses. Les gendarmes progressent lentement et font évacuer les clients. Seule une femme, une caissière, est encore retenue en otage et sert de bouclier humain au terroriste.

« C’est là que le lieutenant-colonel Beltrame a tenté une négociation avec Radouane Lakdim. Il lève les mains, dépose son arme et propose de prendre la place de l’otage », raconte le procureur de la République, François Molins.

Arnaud Beltrame entre dans la salle des coffres, où s’est réfugié Radouane Lakdim avec son otage. Le gendarme semble savoir ce qu’il fait et laisse même son téléphone portable ouvert afin que ses collègues puissent entendre leurs échanges. Quelques minutes plus tard, la caissière repart libre et celui qui se revendique « soldat de l’État islamique » utilise à présent le gendarme comme intermédiaire. Ilréclame la libération de Salah Abdeslam, dernier membre encore en vie du commando des attentats du 13 novembre, et « menace de faire péter les grenades », qui seront retrouvées plus tard dans le magasin par les démineurs.

Lire la suite sur Ouest-France.fr