Publié le 30 janvier 2018
Infirmiers et aides-soignants des maisons de retraite médicalisées manifestent ce mardi contre leurs conditions de travail : manque de temps, de personnels ou encore de matériels. Un malaise qui a une incidence directe sur le quotidien des résidents des Ehpad, parfois victimes de maltraitance institutionnelle. Décryptage.
Le personnel soignant des Ehpad tire la sonnette d’alarme. Un appel national à la grève est lancé ce mardi 30 janvier, une première dans les maisons de retraite. Pourtant la surcharge de travail et le manque de moyens dénoncés par les aides-soignants et infirmiers, se transforment parfois en maltraitance institutionnelle envers les personnes âgées. Un concept encore peu connu, que décrypte pour Ouest-France Alain Masclet, médecin généraliste et président de l’association d’Amélioration des relations soignants-soignés (AR2S).
Qu’est-ce que la maltraitance institutionnelle ?
Elle commence à partir du moment où il n’y a plus de choix pour les personnes âgées, où tout leur est imposé. Cela peut-être le choix de l’heure de la toilette ou du coucher. Un Ehpad c’est un peu un régime paramilitaire. Souvent les résidents sont préparés au coucher à partir de 16 h sans qu’on leur demande leur avis, car le personnel à des obligations de rendements, des horaires à respecter.
À cause de cette cadence, certains résidents ne vont plus aux toilettes, faute de personnel pour pouvoir les aider, et se retrouvent à porter des couches ou des sondes gastriques jour et nuit.
Or un Ehpad ce n’est pas un hôpital, c’est une résidence où les gens vivent et doivent pouvoir garder une certaine autonomie et intimité, le plus longtemps possible, en fonction de leur état de santé.
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